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R&D Biotech France et Covid

09 février 2021 | Par Chitoaxol

On sent plutôt une extrême prudence du côté de la startup nation quand il s'agit d'encourager la R&D biotech. Cela devient tellement gros que même la presse système s'en fait l'écho (au sujet des "pépites" Valneva et Xenothera), trahissant sans doute la fébrilité des cercles patronaux qui semblent dépassés eux-même par le monstre qu'ils ont engendré.

La fine équipe du gouvernement et son gazillion d'agences de santé met-elle bien l'énergie nécessaire à favoriser la recherche de traitements en mobilisant la biotech Française et ses capacités de recherche ? En tout cas il semblerait que ce ne soit pas autant qu'à creuser la dette de la sécurité sociale (tests PCR ultra-sensibles au moindre prétexte), qu'à ruiner les ASSEDIC (destruction d'emplois et temps partiel imposé par des confinements), ou pas autant qu'à enfoncer le commerce extérieur avec les importations de masques...

Quel avenir nous réserve ce gouvernement, au delà de celui d'embouteilleur de thérapies géniques pour la World @Inc, comme nagère les anciennes colonies tout juste autorisées à embouteiller des sodas pour tout transfert technologique ? Petit tour rapide d'horizon.

Episode 1 : premier espoir, permiers obstacles

Au tout début de la crise, vous vous souvenez peut-être de l'espoir suscité par Hemarina (augmentation du volume d'oxygène transporté dans le sang) en pleine première vague ?

Après l’accord de principe de l’ANSM (Agence nationale du médicament et des produits de santé), l’AP-HP se positionne comme « promoteur » du projet. Puis, le 4 avril, le CPP (Comité de protection des personnes) donne à son tour le feu vert. Mais cinq jours plus tard tout s’écroule. L’ANSM suspend l’essai clinique, et l’AP-HP se retire, sans s’étendre sur les raisons. Paris Match a enquêté pour les connaître. Derrière quelques arguments scientifiques, pointent les lourdeurs technocratiques, les arguties financières, et autres rivalités politiques qui agitent le monde des mandarins de la médecine française.(*)

Source: https://www.parismatch.com/Actu/Sante/Essai-avorte-du-sang-de-ver-marin-nos-revelations-1685386

(*) y compris une lettre anonyme pour faire pression

Episode 2 : Clofoctol. Institut Pasteur Lille. Le Tango corse

Dès le mois de mars 2020 cette molécule attire l'attention de Benoît Déprez directeur scientifique de l'Institut Pasteur de Lille. Mais l'état ne versera pas un centime, il faudra attendre octobre et un appel au dons privés pour voir la découverte financée par le groupe LVMH, pour permettre un essai clinique sur ... une douzaine de macaques ! Pour une molécule utilisé pendant des années en suppositoire, la prudence est de mise en pleine crise pandémique. De retard en retard les essais cliniques sur l’Homme pourraient commencer en février 2021, après le feu vert des autorités sanitaires. Le directeur de l’IPL, Xavier Nassir, compte demander leur autorisation « dans les prochains jours », annonce-t-il à France Bleu Nord ce jeudi 7 janvier.

Source: https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/covid-19-le-traitement-de-l-institut-pasteur-de-lille-pourrait-etre-teste-su-l-homme-des-fevrier-7110694

Episode 3 : Anticorps polyclonaux. L'espoir de la nouveauté

Odile Duvaux, présidente Xenothera, est plutôt offensive :

"Nous avons fait connaître notre projet en mars dernier aux pouvoirs publics avec comme seule réponse des encouragements" se désole la patronne. Xenothera a donc lancé un appel aux dons pour obtenir 100.000 euros."

au moment où les premiers essais allaient débuter, le gouvernement a imposé une suspension de toutes les autorisations cliniques en France, pour mieux clarifier la situation.

"On a perdu 4 mois" souffle aujourd'hui Odile Duvaux, critiquant un "mille-feuille administratif très lourd pour les essais cliniques" et une "complexité règlementaire effroyable" après s'être "battu dans le maquis de subventions".

Reste que l'Etat français, qui a été le moteur sur les vaccins en Europe, n'a pas encore annoncé de précommandes, quand l'Allemagne a déboursé 400 millions d'euros fin janvier auprès de laboratoires américains.

Source : https://www.bfmtv.com/amp/economie/apres-l-echec-sur-les-vaccins-la-france-va-t-elle-passer-a-cote-du-traitement-contre-le-covid-19_AV-202102060027.html

Il est cocasse de noter que pour ses essais cliniques de phase 2, la startup Nantaise s'est tournée vers le professeur Raffi du CHU de Nantes (essai POLYCOR), l'auteur du coup de téléphone de menace de mort anonyme envers le professeur Raoult (!)

Episode 4 : le vaccin

Où l'on pourrait parler aussi des pétards mouillés Sanofi et Pasteur.

Valvena : La biotech française, basée à Nantes, va produire son vaccin au Royaume-Uni et le livrera là-bas en premier. Un constat qui met en colère la présidente de la région Pays-de-la-Loire

Cette priorité britannique suscite en tout cas la colère de plusieurs élus envers le gouvernement français. A commencer par la présidente de la région Pays-de-la-Loire, Christelle Morançais (LR). « C’est un terrible sentiment de gâchis et d’incompréhension qui domine face à cet échec français et européen », déplore-t-elle. L’élue affirme avoir alerté dès le 9 juin le gouvernement « sur le formidable potentiel de la société Valneva dans la recherche d’un vaccin anti-Covid et sur l’opportunité de développer, en Loire- Atlantique, une filière de production française, ce qui était d’ailleurs la ferme intention de son dirigeant. Cette lettre et les relances qui ont suivi sont malheureusement restées lettre morte. »

Source : https://www.20minutes.fr/sante/2967351-20210202-vaccination-terrible-gachis-coup-gueule-apres-choix-valneva-privilegier-royaume-uni

pendant ce temps : Covid : Sanofi va produire le vaccin de Pfizer-BioNTech

Le géant pharmaceutique français va dédier une partie de ses capacités industrielles à la mise en flacon du vaccin à base d'ARNm développé par la biotech allemande BioNTech en collaboration avec l'américain Pfizer. Il prévoit de fournir plus de 100 millions de doses d'ici à la fin de l'année.

Source: https://www.lesechos.fr/industrie-services/pharmacie-sante/covid-sanofi-va-produire-le-vaccin-de-pfizer-biontech-1284562

En mettant en flacon le sérum Pfizer-BioNTech et en conditionnant, au total, plus de 100 millions de doses à destination de l'Union européenne d'ici juillet. Le tout, dans son usine allemande de Francfort, située non loin du siège de BioNTech (Mayence). L'accord soutient ainsi la commande de 600 millions de doses de l'Union européenne et va la rendre "réalisable", selon la ministre française déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher.

Source: https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/covid-19-comment-sanofi-va-aider-pfizer-et-biontech-pour-leur-vaccin_2143578.html

Episode 5 : Levée de boucliers contre l'Ivermectine

Mais la biotech sait aussi retrouver les vieilles formules quand elle le veut. C'est le cas de Medincell dont l'approche est aussi prudente que celle de l'Episode 2, avec toujours des délais de plusieurs mois et une accumulation d'études avant une potentielle demande d'autorisation de mise sur le marché.

Covid-19 : MedinCell présente des premiers résultats positifs pour l’étude clinique visant à valider l’innocuité de l’Ivermectine en administration continue

Source: https://www.newcontact.eu/secure/media/comnewcap/files/files/PR-IVMResultDec20_FR-vf.pdf, notez que cette étude porte sur l'innocuité du processus d'injection en continue (*), originalité de MedinCell et pas encore sur l'efficacité.

Pendant ce temps l'Ivermectine est toujours bloquée par l'ANSM en attente de RTU (autorisation temporaire d'utilisation). On se demande comment Medincell va pouvoir commercialiser son traitement... et le BigPharma lance ses grenades à tout va (florilège d'articles du type de celui-ci, offensive de Merck).

(*) ne perdons pas espoir, en cas d'échec il restera toujours l'étude de l'AP-HP sur l'utilisation de patchs de nicotine (la durée de traitement par patchs de nicotine pendant l’étude est de 4 à 5 mois, et la durée totale de suivi dans l’étude de 6 à 7 mois : https://www.aphp.fr/actualite/lap-hp-lance-une-etude-nationale-pour-evaluer-lefficacite-de-la-nicotine-en-prevention-de) que l'ANSM ne devrait pas pouvoir bloquer à moins de relancer la consommation de cigarettes à terme !